Trois siècles et demi de colonisation scellera à tout jamais 
le destin indigène du Nouveau Continent.
Au Mexique, le 12 Décembre 1531, la Vierge des Chrétiens apparaît  miraculeusement à Juan Diego, un indigène d’origine aztèque et laisse une image d’elle-même imprimée sur son ayate*.
Un temple sera érigé, selon ses instructions, sur le mont Tepeyac, précisément à l’endroit de l’apparition*.
 
Aujourd’hui la Basilique de Guadalupe, à Mexico City, est le sanctuaire le plus visité au monde après le Vatican.
Ce lieu de pèlerinage existait déjà aux temps préhispaniques, lorsque les offrandes affluaient pour la déesse-mère Tonantzin. Et la révérence  chrétienne  fut aussi grande que l’effondrement de la culture indigène.
Réincarnation de la déesse fertile, associée á la notion de patrie, de nation, et d’indépendance, la Vierge de Guadalupe devient  le symbole majeur de la fusion entre les rites catholiques et préhispaniques.
 
Symbole qui conjugue de multiples aspirations d’affirmation d’identité et de justice, 
et qui représente le miracle social de l’unité mexicaine.
Musique : Lhasa De Sela - J'arrive A la Ville
LVII. À Une Madone
Ex-voto dans le goût espagnol 
Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire
En mémoire de son Indignation, de sa transmission et de sa passion. 
En souvenir d'un moment partagé autour de ce poème à La Charité-sur-Loire, 
un bel été de 2011. Merci d'être arrivé jusqu'à nos coeurs. 
Vive les Instants Poétiques ! 
À Une Madone
Ex-voto dans le goût espagnol 
    
   	Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse, 
   	Un autel souterrain au fond de ma détresse, 
   	Et creuser dans le coin le plus noir de mon cœur, 
   	Loin du désir mondain et du regard moqueur,
 
   	Une niche, d'azur et d'or tout émaillée, 
   	Où tu te dresseras, Statue émerveillée. 
   	Avec mes Vers polis, treillis d'un pur métal 
   	Savamment constellé de rimes de cristal, 
   	Je ferai pour ta tête une énorme Couronne ; 
   	Et dans ma Jalousie, ô mortelle Madone, 
   	Je saurai te tailler un Manteau, de façon 
   	Barbare, roide et lourd, et doublé de soupçon,
 
   	Qui, comme une guérite, enfermera tes charmes ; 
   	Non de Perles brodé, mais de toutes mes Larmes ! 
   	Ta Robe, ce sera mon Désir, frémissant,
 
   	Onduleux, mon Désir qui monte et qui descend, 
   	Aux pointes se balance, aux vallons se repose, 
   	Et revêt d'un baiser tout ton corps blanc et rose. 
   	Je te ferai de mon Respect de beaux Souliers 
   	De satin, par tes pieds divins humiliés, 
   	Qui, les emprisonnant dans une molle étreinte, 
   	Comme un moule fidèle en garderont l'empreinte. 
   	Si je ne puis, malgré tout mon art diligent, 
   	Pour Marchepied tailler une Lune d'argent, 
   	Je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles 
   	Sous tes talons, afin que tu foules et railles, 
   	Reine victorieuse et féconde en rachats, 
   	Ce monstre tout gonflé de haine et de crachats. 
   	Tu verras mes Pensers, rangés comme les Cierges 
   	Devant l'autel fleuri de la Reine des Vierges, 
   	Étoilant de reflets le plafond peint en bleu, 
   	Te regarder toujours avec des yeux de feu ; 
   	Et comme tout en moi te chérit et t'admire, 
   	Tout se fera Benjoin, Encens, Oliban, Myrrhe, 
   	Et sans cesse vers toi, sommet blanc et neigeux, 
   	En Vapeurs montera mon Esprit orageux. 
    
   	Enfin, pour compléter ton rôle de Marie, 
   	Et pour mêler l'amour avec la barbarie, 
   	Volupté noire ! Des sept Péchés capitaux, 
   	Bourreau plein de remords, je ferai sept couteaux 
   	Bien affilés, et comme un jongleur insensible,
 
   	Prenant le plus profond de ton amour pour cible, 
   	Je les planterai tous dans ton Cœur pantelant, 
   	Dans ton Cœur sanglotant, dans ton Cœur ruisselant ! 
Ayate  Il s'agit d'une sorte de cape, manteau sans manche, noué sur l'épaule droite, tissé en fils d'agave (maguey). 
  Un ayate en agave se conserve au maximum 20 ans. 
L'apparition  L'image miraculeuse de la Vierge de Guadalupe sur le manteau 
  de Juan Diego
Les broderies sur la tunique, le Nahui Ollin :
Sous le noeud de la ceinture, quatre pétales de fleur autour d'un petit rond central. Ce symbole porte un nom particulier, c'est un "quincunce", qui correspond au signe cosmologique et théologique du "Nahui Ollin", 
  ou signe des quatre mouvements. 
C'est la seule fleur de ce type sur toute la tunique et elle se trouve précisément au centre du ventre de la Vierge enceinte. Ces fleurs 
  correspondent pour les Aztèques au signe de Vénus, tel qu'on le trouve 
  dans de nombreux codex préhispaniques. 
  Les grandes formes couvertes de fleurs correspondent assez exactement 
  au signe symbole de la colline ("Tepetl"). 
Quelques-unes de ces fleurs se terminent par une pointe en forme de narine 
  ("Yacatl"), forme de rébus habituelle aux manuscrits aztèques, le nom 
  même de la colline des apparitions : "Tepeyacatl", la colline qui était miraculeusement couverte de fleurs en un jour où celles-ci étaient impossibles. Le Père Mario Rojas essaya alors de voir si l'on pouvait aller plus loin. 
Il découvrit ainsi que les différents signes de la tunique semblaient correspondre à la carte du Mexique à une échelle de 1 : 1 000 000.
Les étoiles du manteau :
Des recherches récentes semblent démontrer que les étoiles disposées 
  sur le manteau bleu de La Vierge De Guadalupe correspondent à la position 
  exacte des constellations, vues de Mexico, au matin du 12 décembre 1531, 
  à 10h40, au moment même où le Soleil marquait le solstice d'hiver. 
Or, c'est exactement à ce jour et à cette heure que Juan Diego a dû 
  déployer son manteau devant l'évêque Zumarraga. 
Il ne s'agit pas d'une représentation, mais d'une projection, comme 
  si de mystérieux rayons avaient émané directement de ces lointaines 
  étoiles pour venir s'imprimer. 
Le dessin de ces constellations est donc interverti, gauche/droite, 
  par rapport aux représentations habituelles, comme un texte que 
  l'on présente devant un miroir. 
De plus, « la voûte céleste » étant, par définition, une surface courbe, enveloppante, l'image des constellations s'est reproduite sur le manteau 
  de la Vierge un peu à la manière des peintures anamorphiques. 
Un certain nombre de constellations se trouvaient hors du champ 
  turquoise de son manteau. Mais les appareils modernes permettent, 
  sans problème, de retrouver quelle aurait été néanmoins leur position 
  normale, selon le même processus de projection. 
La constellation de la Couronne boréale arrive sur la tête de 
  la Mère de Dieu, le signe de la Vierge sur sa poitrine, à la hauteur 
  de ses mains ; le signe du Lion sur son ventre (l'étoile la plus 
  importante du Lion s'appelle "Regulus", c'est-à-dire "le petit roi" ; 
  ce qui correspond à l'Enfant-Jesus dans le ventre de Marie) ; 
  le signe des Gémeaux, à la hauteur des genoux, et le géant Orion, 
  là où se trouve l'ange, sous les pieds de la Vierge. 
Le signe du Lion surplomberait donc, au zénith, le signe brodé 
  sur la tunique, cette étrange fleur de quatre pétales, elle-même 
  signe des quatre mouvements de la cosmologie nahuatl. 
Or, il se trouve que dans la langue nahuatl le signe du Lion n'est 
  pas identifié, comme chez nous, à un lion, mais comme le signe 
  des quatre mouvements, le "Nahui Ollin", centre du monde, 
  centre du ciel, centre du temps et de l'espace. 
Le même signe exprime donc la même idée (le Christ roi et centre du monde), 
  selon le langage propre à chacune des deux cultures. 
La formation de l'image : Nous avons dans les yeux de la Vierge 
  tous les personnages qui étaient présents dans la pièce au moment 
  où Juan Diego a déroulé son vêtement et laissé les fleurs rouler à terre. 
L'image se serait donc imprimée sur l'ayate à ce moment-là et non 
  sur la colline de Tepeyac. 
Il semble bien que nous ayons dans ces reflets Juan Diego lui-même 
  au moment même où il déroula son manteau. L'hypothèse qui semble 
  s'imposer est donc la suivante : La Mère de Dieu devait se trouver, 
  invisible, dans la pièce, à ce même moment. 
Tous les personnages de la scène se sont alors imprimés invisiblement 
  dans ses yeux invisibles et c'est alors tout son corps invisible qui 
  s'est imprimé sur l'ayate de Juan Diego ... 
Extraits :  Dernières pièces analysées selon une enquête scientifique 
  par L'équipe de MDN, Marie De Nazareth.
	 Système calendaire
  
	    
	    Le système calendaire aztèque se fonde sur trois types de calendriers, eux-mêmes basés sur le mouvement des astres, sur les cycles de la nature, les cycles de la vie humaine qui se suivaient en parallèle  entremêlant  le  destin  humain avec celui de l’univers. 
        
        
        Le calendrier solaire constitué de 18 mois de 20 jours (=360) + un 19ème mois de 5 jours néfastes. Il mesure le temps de l’Hisoire, l’agriculture, le commerce.
Le calendrier lunaire "tonalpohualli" 13 périodes de 20 jours se répétant dans un ordre immuable (=260), l’origine de ce calendrier divinatoire sacré reste inconnue, même s’il se rapproche beaucoup de la somme de 9 lunées, le temps de gestation d’un homme. 
Une de ses fonctions d’ailleurs était de donner leur nom aux nouveaux nés.
Le Siècle aztèque, cycle de 52 ans. L’année est appelée par un des 4 signes multipliés par les 13 chiffres du calendrier divinatoire. Au bout de 52 ans on retrouve le même chiffre et le même signe,"la ligature des ans".
Un pictogramme nomme chaque jour du mois, au nombre de vingt, il est ainsi facile de représenter le déroulement du temps.
Auparavant il semblerait qu’il y ait eu 4 noms seulement, formant une semaine de 4jours, se répétant pour former un mois, et représentant les 4 astres : le Soleil, la Lune, Venus, la Terre, les 4 vents, les 4 saisons, ou les 4 éléments.
Depuis très longtemps ils divisaient l’année en saisons ; qu’ils définissaient par les équinoxes et les solstices ; divisaient le jour en 16 heures, 8 travaillées du lever au coucher du soleil et les 8 restantes pour se reposer. La Piedra del sol, Pierre du Soleil, où est gravé le calendrier solaire, représente en son centre le visage de Tonatiuh, le Dieu du Soleil. Le cercle central et le second cercle associés forment
la figure Nahui Ollin (4- mouvement), date à laquelle se terminera le Cinquième Soleil sous l’influence du dieu Xolotl (Dieu Mouvement). La fin du cinquième Soleil se traduira par des explosions et des tremblements de terre à la fin d’une unité cyclique aztèque de 52 ans, comme le relatent les légendes des quatre Soleils antérieurs. La nuit du dernier jour du cycle aztèque, le peuple terrifié attendait à minuit l’apocalypse, le Soleil ne se présentant pas le jour suivant; mais l’apparition d’une étoile déterminée au centre du ciel signifiait que les Dieux s’étaient attachés aux Hommes une fois de plus, que le Soleil se lèverait le jour suivant et que la Terre aurait un autre cycle de 52 ans de vie.
  
  
	  



 







