Le berceau du flamenco c'est l'Andalousie.
C'est là que naissent, au XIXe siècle, un chant, une musique, une danse
  à la fois inspirés du folklore local et national et fortement empreints 
  du drame social des gitans, ses premiers créateurs.
    La politique désastreuse du gouvernement espagnol de cette fin du XIXe 
    siècle a des conséquences terribles sur la vie du peuple andalou. 
    Elle fait naître misère, répression et drames sociaux qui ne cesseront d'alimenter les sources d'inspiration du flamenco.
    L'injustice sociale, la prison, la faim, l'histoire des gitans espagnols
    seront les premiers thèmes du flamenco, dans son étape de formation
    et de diffusion parmi ses premiers publics.
  Copla de siguiriya :
    Celui qui mendie, on l'enferme
    On met en prison le voleur
    Celui qui ne mendie ni ne vole meurt de faim dans un coin
    Copla de tonà :
        L'aube arrive
    Les Clés résonnent déjà
    Et mon coeur
    pleure des gouttes de sang
    Copla de taranta :
    N'ayez pas peur madame
    C'est un mineur qui chante,
    C'est la poussière de la mine
    Qui brise ainsi sa voix
    
En 1954, on inaugure le premier tablao flamenco. Si dans les époques antérieures - l'époque théâtrale et surtout celle de l'opéra -
les chanteurs flamencos occultaient les racines de leur art, pour plaire à un public mal disposé à leur égard, ils brandissent maintenant ces mêmes racines, avec l'arrogance du savoir.
Son chant est un cri de souffrance et de peur mais aussi de délivrance  et d’espoir. 
L’évolution n’est pas le refus de la tradition mais le désir de vivre pleinement le flamenco.
Il existait un flamenco au XIXe siècle, il existe un flamenco au XXe siècle tout aussi brillant et tout aussi proche de ses créateurs.
L’amour, l’injustice et la marginalité ont toujours fait partie de la thématique du flamenco.
Ni le temps ni les différentes époques n’ont altéré cette voie.
Extraits : Le FLamenco, entre révolte et passion.
Gabriel et Bernardo Sandoval